Louis-Antoine Lemire | Agence QMI | 29 septembre 2022
La cheffe du parti Climat Québec, Martine Ouellet, ne croit pas du tout à la viabilité des propositions des différents partis politiques en lien avec la lutte aux changements climatiques et estime que les suggestions proposées ne sont pas sérieuses.
«La Coalition Avenir Québec, le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti conservateur du Québec (PCQ) roulent à 150 km/h, tandis que Québec solidaire et le Parti québécois roulent à 120 km1h, alors qu’il faudrait mettre les freins», a lancé la cheffe du parti Climat Québec, en comparant la campagne actuelle à une autoroute, où il y a un gros bouchon.
En entrevue à QUB Radio, elle déplore notamment qu’aucun des cinq partis ait abordé la question du gaz naturel, l’énergie la plus polluante dans les usines et dans les bâtiments. «C’est plus polluant que le pétrole au Québec, car c’est du gaz de fracturation. Rien ne se fait, car les partis ne veulent pas faire face aux lobbys, dont la gazière Énergir qui est infiltrée jusqu’à la direction d’Hydro-Québec et au conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement», a expliqué Mme Ouellet.
«L’État doit assumer son leadership. Par la suite, nous demanderons aux citoyens de faire leur part», a-t-elle ajouté.
Selon elle, la crise climatique va au-delà de l’environnement. «C’est la survie de l’humanité. Il faut s’en rendre compte et se demander comment on peut agir», a-t-elle déclaré.
La politicienne admet que le sujet d’une baisse d’impôt demeure très populaire et elle aimerait que l’accent soit porté sur ce sujet, mais qu’on ne peut faire fi de la question de la crise climatique qu’elle qualifie d’incontournable.
«J’aimerais avoir tort.Cependant, on ne voyait pas de pluies diluviennes à Montréal avant ou un événement comme Fiona aux Îles-de-la-Madeleine. Nous avons les moyens d’agir au Québec. Il faut des mesures draconiennes en offrant le transport en commun gratuit partout au Québec. Si on veut que les gens délaissent l’automobile, ce n’est pas uniquement en électrifiant les véhicules. Il faut diminuer l’utilisation de l’automobile. On doit implanter une multitude de mesures dans le secteur du transport», a-t-elle mentionné, ajoutant que la proposition de Québec Solidaire de taxer les véhicules utilitaires n’est pas la solution à préconiser.
«C’est du niaisage. Nous avons assez d’argent au gouvernement, c’est juste qu’il ne va pas à la bonne place.»
Un geste qui ne passe pas
En réponse à l’investissement d’Olivier Primeau dans une entreprise qui possède sept permis de captage d’eau de source au Québec, la politicienne affirme que ça n’a pas «d’os** de bons sens». Elle s’interroge quant à savoir pourquoi le gouvernement laisse aller à l’aveuglette des permis sur une ressource naturelle essentielle à la vie.
«Pourquoi le gouvernement n’a pas mis un moratoire sur les émissions de permis? C’est hallucinant de voir à quel point le gouvernement est assis sur ses deux mains», a déclaré Mme Ouellet.